Terrain des Viviers : de l’industrie aux soins de santé, histoire d’une reconversion

Depuis le 19e siècle, l’activité humaine s’est fortement développée sur le site des Viviers. Des tenues de mineurs noires charbon aux uniformes blancs des soignants, voici l’histoire d’un site particulier planté à la porte Est de Charleroi. Celle d’une reconversion de l’industrie aux soins de santé.

Ci-dessous, vous êtes rue de l’Observatoire, à Gilly : l’entrée du Charbonnage du Trieu-Kaisin au 19e siècle, l’entrée du chantier du Nouvel Hôpital du Grand Hôpital de Charleroi en 2019. Déplacez la barre verticale et faites un bond dans le temps.

 

En 1886, la Société Anonyme des Charbonnages du Trieu Kaisin absorbe les Charbonnages des Viviers Réunis. Le terrain des Viviers devient l’un de ses quatre sièges principaux.

Une activité intense, qui donne beaucoup de travail aux hommes. Charleroi est le Pays Noir, dominé par la suie, la sueur, les machines, le feu… Les conditions de travail sont pénibles, parfois innommables, et tout le monde est mis à contribution : hommes, femmes et enfants.

Mineurs dans un charbonnage du nord de la France aux alentours de 1900

Trieuses de berlines aux Viviers

60 ans après sa fermeture (1959), le siège des Viviers renoue aujourd’hui avec l’activité humaine dans la perspective d’ouverture du Nouvel Hôpital du Grand Hôpital de Charleroi en 2024.

La nature a entretemps repris ses droits, et le terrain est devenu site de grand intérêt biologique. De nombreuses espèces s’y sont établies, des mares temporaires abritent des populations de crapauds calamites, et la flore (roselière, zones boisées…) s’y est fortement développée.

C’est la raison pour laquelle –  chose inhabituelle – les travaux de construction du Nouvel Hôpital ont commencé avec l’aménagement d’un vaste parc sur toute la partie ouest du terrain (11 ha sur les 17 que compte le site). Le but étant de préserver cette faune et cette flore. Des barrières à crapauds calamites sont créées pour les diriger vers une partie du site non affectée par les travaux, des essences sont protégées ou déplacées et replantées, des graines sont conservées dans la perspective de création des toits végétaux de l’hôpital… Bref, les premiers travaux sont entrepris sous le signe de la biodiversité.

L’installation de l’hôpital au cœur de cet écrin de verdure, où les sentiers sillonnent dans un paysage bucolique, est aussi envisagée comme un réel atout thérapeutique.

Image de projection

Avec des terres noires mises en évidence dans l’aménagement de ce vaste parc, le Grand Hôpital de Charleroi entend bien mettre ce passé industriel en lumière et rendre hommage aux nombreux mineurs qui ont travaillé aux Viviers.

Des milliers de travailleurs s’y sont activés, parfois dans la souffrance ; et des milliers de travailleurs s’y activeront bientôt avec l’objectif d’atténuer la souffrance, de soigner et de guérir. Une évolution conséquente dans une activité humaine constante. Une reconversion dans le respect du passé industriel, et du présent environnemental.

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